Déstressante, apaisante, réconfortante, la pratique de la sylvothérapie n’a pas fini d’étonner par ses vertus sur notre organisme. Déjà très présente au Japon ou aux États-Unis, cette tendance qui consiste à renouer avec la nature, et plus particulièrement avec les arbres, porte ses fruits en matière de bien-être.
Respirer un air pur
La sylvothérapie est une pratique ancestrale, qui fait partie de la naturopathie, qui est là pour prévenir et rééquilibrer l’organisme au niveau mental, au niveau émotionnel et au niveau physique, explique Laurence Monce, coach et naturopathe, auteure de Ces arbres qui nous veulent du bien. À la découverte des bienfaits de la sylvothérapie. En France, 80% de la population vit en ville, 20% à la campagne : on s’est un peu éloignés de la nature.
Respirer un air plus pur contribue à diminuer le stress, et permet de récupérer plus rapidement. De récentes études montrent que l’air en forêt contient moins de microbes que l’air en ville. Cette dernière serait 20 fois plus polluée. L’amour des arbres ne résume pas la sylvothérapie. Une balade en forêt, un souvenir d’enfance, un jeu oscillant entre l’observation des arbres, de leurs feuilles, de leurs couleurs et des exercices pour se recentrer ou se rétablir font aussi partie de cette pratique.
Les réels bienfaits d’un moment en forêt
Il faut aller en forêt, insiste Laurence Monce. C’est bien d’aller dans les parcs mais plus la densité est grande, plus les effets des arbres sont bénéfiques. Il y a deux formes de sylvothérapie : « la douche » et « la cure ». La douche, c’est deux heures en forêt. Et la cure, c’est une immersion pendant un week-end. Les bénéfices vont être encore plus vrais et profonds.
En fonction des forêts que l’on fréquente, des arbres présents, des exercices que l’on s’amuse à faire, adultes comme enfants, la sylvothérapie va porter ses fruits. Il en ressort une forme de paix intérieure, d’humilité, de bien-être immédiat et non immédiat que ressentent les gens après une visite auprès des arbres. L’idée, c’est d’aller en forêt, de ne pas oublier que les arbres ont depuis toujours fait partie de notre vie, de notre quotidien.
Dissiper les doutes et les critiques en ville
Pas le temps d’aller en forêt ? Pas de souci. Vous pouvez toujours commencer par une pratique en ville. Prenez conscience des arbres qui vous entourent en ville, explique la sylvothérapeute. Observez-les : est-ce que ce sont des conifères ou des feuillus. ? Les feuillus sont des arbres plus relaxants, leur feuillage est plus clair, le soleil passe à travers, les formes sont plus rondes. Le conifère, lui, est plus vivifiant, plus tonique. Il est plus foncé. Dans une forêt de pins par exemple ou de sapins, tout est plus sombre. Les formes sont plus droites. C’est une bonne forêt pour les personnes désorganisées, ou celles qui ont trop de pensées dans leur esprit, ça leur permet d’avoir une droiture, de se fixer. On n’emmène pas par contre des enfants hyperactifs en forêt de conifères, ils auront encore plus d’énergie ! Les forêts de feuillus vont calmer les gens, donner de l’espace, une sensation de liberté.
Bien choisir sa forêt, c’est déjà une première étape dans la sylvothérapie.
Du lien digital au lien végétal
À l’heure du règne digital, revenir à nos racines, aux arbres est perçu comme une nécessité, un plaisir bénéfique.
Tout est rapide dans notre société, il faut aller vite,tout le temps. On doit se dépêcher, on monte dans le métro, on court au bureau, on est en retard pour récupérer les enfants… Aller en forêt, c’est ralentir le rythme.
Laurence Monce détaille sa méthode : « Grâce aux exercices de sylvothérapie, on diminue la cadence. Pour une personne en stress ou en burn out, je conseille des exercices très lents, d’observation, de sublimation, de méditation, de respiration. Quelqu’un par contre qui a encore de l’énergie, qui sort d’une opération, d’un traitement, qui a besoin de récupérer, je lui fais passer des obstacles, marcher sur des troncs, escalader les arbres, etc. Des choses plus sportives. »
Cette reconnexion à la nature, cette déconnexion du digital est nécessaire pour un bien-être profond. Même si aujourd’hui on peut user de substituts comme la luminothérapie, les bonsaïs ou l’aromathérapie, rien n’est plus efficace qu’un voyage sensoriel, physique et visuel en forêt.
Par Stéphanie Chermont
Nos sources : « Ces arbres qui nous veulent du bien. À la découverte des bienfaits de la sylvothérapie », de Laurence Monce, éditions Dunod, 2018.