Des plantes pour soulager les symptômes de l’allergie

L’allergie désigne une réponse immunitaire excessive. Comme le rappelle le Dr. Jean-Christophe Charrié, médecin généraliste et praticien de l’endobiogénie (médecine intégrative).

Elle se traduit d’abord, localement, par une réponse immédiate (libération d’histamine, congestion, inflammation) suivie d’une réponse adaptative générale.

Normalement, toute réponse adaptative se conclut par un retour à l’état antérieur. Mais, dans l’allergie, l’état antérieur n’est pas retrouvé, ce qui entraîne une manifestation pathologique.

Selon la médecine intégrative, cette réponse excessive serait liée à un dérèglement de l’interaction entre la fonction endocrinienne (régulée par le système neuro-végétatif parasympathique) et la fonction neuro-végétative (régulée par le système nerveux autonome).

En tout premier lieu « il s’agira de réfréner l’ardeur du système neuro-végétatif parasympathique », explique le Dr. Charrié. C’est là l’objectif du régime d’épargne pancréatique [1] (Cf. Sens et Santé N°2 p.83), à suivre jusqu’à ce que le terrain allergique s’améliore.

Mais, parce que l’allergie alimentaire est une affection chronique et inflammatoire, il s’agit aussi de soutenir l’organisme et de soulager les symptômes de l’allergie. Les plantes seront alors des alliées précieuses : elles ont des effets anti-histaminiques, anti-inflammatoires, drainants, détoxifiants.

J’ai ici une affection particulière pour le plantain (Plantago major), à laquelle j’associe en gemmothérapie le noisetier (Coryllus avellana) ou encore le troène (Ligustrum vulgare) , révèle le Dr. Charrié.

La teinture-mère de plantain est en effet un anti-histaminique majeur, inhibant la libération par les mastocytes de leur réserve d’histamine. Traditionnellement, leurs feuilles suffisent d’ailleurs, appliquées localement, à stopper une réaction allergique consécutive à une piqûre d’insecte ! Le plantain a de plus une action immunomodulante et anti-inflammatoire. « Et c’est aussi une plante de soutien pancréatique » complète le Dr.Charrié. Quant aux bourgeons de noisetier, ils sont réputés en gemmothérapie pour leur effet anti-inflammatoire digestif, tandis que ceux de troène ont une action immunosuppressive et antidiarrhéique…

N’oublions pas le cassis (Ribes nigrum), toujours en gemmothérapie. Son activité puissamment anti-inflammatoire a été démontrée dans ses feuilles [2], qui s’avèrent réduire les cytokines pro-inflammatoires et les molécules d’adhésion endothéliales… Les feuilles de cassis sont d’ailleurs couramment utilisées en médecine populaire sous forme d’infusion ou en application directe sur la peau, afin de contrôler les symptômes allergiques dans la phase primaire qu’est la réaction inflammatoire…

[1] Le régime pancréatique consiste, en résumé, à supprimer tous les laitages, les pâtisseries et sucres (y compris les édulcorants) à l’exception du sirop d’agave, les fritures et les viandes autres que les volailles, ainsi que l’alcool, et de favoriser les légumes et salades, l’huile d’olive crue, les fruits cuits, plus digestes… Côté pain, préférez le plus digeste, bio, au levain et aux céréales complètes moulues à la meule de pierre.

[2] Food Chemistry, Volume 131, Issue 4, 2012, Pages 1116-1122

Par Clara Delpas

Attention : en cas d’allergie alimentaire grave connue, il faut toujours avoir sur soi un stylo d’adrénaline… et bien en connaître le mode d’utilisation (ainsi que ses proches). Vérifier régulièrement que la date d’expiration n’est pas dépassée, car elle est assez courte.