Naturopathie #2 : comment se déroule une consultation ?

Comment se passe une consultation de naturopathie ?
C’est au moment de la consultation que le naturopathe se révèle un éducateur de santé. Son rôle est d’inviter la personne accompagnée à adopter une hygiène de vie conforme à ses besoins, à renforcer ses barrières immunitaires, à drainer les surcharges humorales, à mieux gérer ses émotions et son stress et à retrouver son pouvoir d’auto-guérison dans toutes les maladies dites fonctionnelles. L’échange est donc primordial.

Une consultation débute toujours par une anamnèse, questionnaire très approfondi, pour bien comprendre l’état de la personne, son historique vis-à-vis de sa santé. C’est une vraie enquête pour déterminer les sources, les causes les plus profondes de son mal-être actuel en passant en revue ses antécédents familiaux, sa profession, ses habitudes alimentaires, ses activités physiques, ses temps de loisir ainsi que chacun des secteurs physiologiques, pour pointer ce qui semble satisfaisant ou à améliorer. Le naturopathe va par exemple questionner la personne pour établir des échelles de confort sur le plan digestif, moral, sur la qualité du sommeil, la libido, les articulations, le transit, le niveau de stress, les allergies, les fonctions ORL, urinaires ou cutanées…

Le naturopathe établit le bilan de vitalité qui consiste à analyser et comprendre le terrain de la personne, estimer ses réserves d’énergie c’est-à-dire sa force vitale afin de la renforcer si nécessaire. Pour cela, le thérapeute s’appuie sur l’observation de la constitution de la personne, puis sur son tempérament, c’est-à-dire la façon dont son terrain a évolué depuis sa naissance et enfin sa diathèse, sorte de photo de son état présent. Toutes ces indications mettent en évidence la vitalité disponible de la personne, clé essentielle pour pouvoir ajuster les cures et les techniques employées.

Enfin, le naturopathe propose un programme d’hygiène de vie en trois points :

• L’alimentation. L’un des piliers majeurs de la naturopathie dans la mesure où les choix alimentaires que nous faisons ont des répercussions directes ou indirectes sur notre état de santé. Nous devrions donc privilégier des aliments peu raffinés, d’origine biologique, sans oublier de bien mastiquer pour faciliter la digestion grâce aux enzymes présentes dans la salive. Il est également nécessaire de privilégier un équilibre alimentaire peu acidifiant, faisant la part belle aux légumes verts et colorés crus (de préférence en début de repas pour leur richesse en enzymes capables d’optimiser la digestion) ou idéalement germés, mais aussi cuits à basse température, aux fruits mûrs et de saison, aux mélanges de céréales complètes ou semi complètes, de préférence sans gluten (riz, quinoa…) et de légumineuses (3/4 de céréales et 1/4 de légumineuses) pour leur richesse en protéines végétales et en fibres, aux algues bien pourvues en minéraux (algues de mer) et principes verts détoxifiants (algues d’eau douce) et en huiles de qualité première pression à froid riches en omégas 3 (colza, cameline…). A contrario, il faudrait limiter les viandes rouges, les produits laitiers et les sucres raffinés trop acidifiants et pro-inflammatoires…

• L’exercice physique. Il permet de stimuler l’activité de tous les émonctoires (peau, reins, poumons, intestins, foie et vésicule biliaire …) en même temps. Il entretient également la souplesse articulaire et musculaire, améliore la circulation veineuse et lymphatique et maintient une bonne minéralisation osseuse grâce aux micro impacts au sol qui renforcent les fibres à l’intérieur des os. Il favorise aussi l’oxygénation du cerveau ce qui améliore ses performances (concentration, mémoire, discernement, stratégie, vigilance, méthode…) et retarde son vieillissement. Sans oublier son action harmonisante sur le plan émotionnel (plaisir, meilleure confiance en soi, anti-déprime, ténacité, dépassement de soi…). Enfin, l’activité physique peut agir au niveau spirituel (centrage avec les arts martiaux, le yoga, le qi qong et tai chi chuan, sensation d’unité avec les éléments naturels en marchant ou en courant dans la forêt, méditations possibles dans certains sports d’endurance…).

• L’hygiène neuropsychique. Une meilleure gestion du stress permet de mieux vivre sa vie, mais surtout de rester en bonne santé. Il est donc primordial d’agir sur cet axe surtout qu’il existe une interaction entre les systèmes nerveux, endocrinien et immunitaire. Le stress entraîne une consommation excessive de vitamine B et de magnésium, une chute de la sérotonine (neuromédiateur du bien-être et du sommeil) et une élévation du cortisol ayant entre autres pour conséquence une baisse de l’immunité, une déminéralisation… Relaxation, sophrologie, méditation, cohérence cardiaque, thérapies comportementales… peuvent apporter une aide efficace selon les personnes et leurs besoins.

Du massage au drainage
Enfin, le naturopathe peut également avoir recours à différentes techniques. Pour lui permettre de se détendre, il pourra lui proposer un massage relaxant de type californien et/ou des techniques respiratoires ou encore de la sophrologie s’il est plus sensible aux visualisations et n’aime pas être touché… Pour des problèmes de transit, il pourra suggérer de l’hydrologie avec notamment une douche rectale et pour relancer la circulation une alternance de bains chauds et froids. Enfin, le recours à des techniques réflexes comme la réflexologie plantaire, l’auriculothérapie (stimulation de zones réflexes de l’oreille) ou la sympathicothérapie (stimulation de zones réflexes du nez) très efficaces contre les douleurs, les troubles du sommeil, les addictions, sans oublier les huiles essentielles d’une grande aide pour détoxifier, dynamiser, drainer, corriger un terrain.

Caroline Dor

© Illustration Delphine Lebourgeois