Méditation : l’intégrer à son quotidien

La méditation génère encore des craintes sur l’implication qu’elle requiert dans un emploi du temps chargé. Marie-Laurence Cattoire, entrepreneure et mère de 3 enfants, dévoile les clés pour l’intégrer dans le quotidien et entrevoir le quotidien sous un regard plus serein.

L’art de la méditation s’est largement démocratisée pour devenir une pratique destinée à tous, quels que soient le sexe, l’âge, le statut social ou encore la condition physique, notamment après que ses nombreux bienfaits sur la santé furent démontrés par de nombreuses études.

Marie-Laurence Cattoire, auteure du livre « La méditation, c’est malin ! » aux Editions Leduc.s, pratique la méditation depuis plus de 13 ans et compte trois ouvrages dédiés au sujet à son actif. Pour elle, ce regain récent de popularité s’explique par une seule et même aspiration : « retrouver un rapport plus simple aux choses, avoir un regard un peu plus clair sur ce qui importe dans leur vie. » Elle nous explique aujourd’hui comment l’intégration de la méditation à son quotidien contribue à faire d’elle une femme plus épanouie, une mère plus confiante et une entrepreneuse plus organisée.

Franchir le pas

C’est au cours d’un stage d’initiation intensif que Marie-Laurence Cattoire a découvert la pratique de la méditation. Cette expérience de prime abord intimidante par sa rigueur et son intensité s’est avérée extrêmement libératrice, pour devenir un réel besoin qu’elle a tenu à implanter dans son quotidien. « Désormais, tout le monde sait à peu près ce qu’est la méditation malgré quelques idées fausses qui persistent, explique-t-elle. Beaucoup sont persuadés des effets bénéfiques que peut avoir la méditation mais se demandent concrètement comment s’y mettre. »

Grâce à l’arrivée des applications mobiles et des stages d’initiation, nous sommes nombreux à tenter l’expérience. La difficulté se cache dans la constance, qui selon notre spécialiste réside dans le sens que nous mettons dans notre pratique : « pour que cela s’ancre, il faut que cela ait du sens. Pour avoir du sens, il faut une vraie transmission. Les livres et applications peuvent donner un avant-goût mais ce n’est pas suffisant car cela ne donnera jamais le coeur de ce qu’est la méditation. » Explorer, persévérer et prendre réellement conscience que tout est dans le présent sont les clés d’une pratique qui dure dans le temps.

Organiser sa pratique

« Lorsqu’on est comme moi femme d’affaires et mère de trois enfants, le problème qui se pose en premier est vraiment le temps », confie-t-elle. Pour autant, des réflexes simples permettent de l’intégrer très facilement à son agenda, notamment en se levant plus tôt lorsque conjoint et enfants sont encore endormis. Dans son livre « La méditation, c’est malin », elle détaille l’importance de s’aménager un environnement propice et lumineux qui insuffle le vent de la pratique à sa simple vue : « Dans tous les cas, prendre le temps d’aménager cet espace pour le rendre agréable. » Nul besoin de matériel sophistiqué, un simple coussin adapté fait l’affaire, éventuellement complété d’un tapis et d’un rehausseur si nécessaire. La durée des sessions peut varier de 10 à 40 minutes mais doit être établie avant chacune sans y déroger ensuite.

Même lorsque votre maison n’est pas vide ou complètement calme, ce n’est pas un frein à la méditation, bien au contraire : il faut savoir accepter et noter les bruits environnants. « Cela fait partie de moments qui peuvent nous ramener au présent lorsque nous sommes partis dans nos pensées sans nous en rendre compte, précise-t-elle. Une porte qui claque, quelqu’un qui tousse… Plus on pratique, plus on utilise ces facteurs extérieurs. Ce qui peut paraître dérangeant nous aide au final à mieux revenir au présent. » Méditer, c’est aussi apprendre progressivement à composer avec son environnement et s’ouvrir au monde. « Apprendre à danser avec. »

Constater les bienfaits sur son quotidien

La méditation nous permet d’identifier nos émotions et de nous en décoller, de placer un peu d’espace entre elles et nous, mais aussi entre les sons et les attitudes externes : un enfant qui pleure, un client mécontent… Autant de facteurs qui peuvent nous plonger en état de stress et dès lors nous pousser à nous fermer. « Avec la méditation on apprend qu’il n’y a pas à faire quelque chose de particulier pour calmer un enfant ou un client, il y a juste à être là : une présence réelle et concrète », insiste Marie-Laurence Cattoire. « En tant que mère, auparavant je tenais à toujours tout résoudre avec mes enfants, les consoler s’ils étaient tristes, aller voir la maitresse s’il y a un souci à l’école… Mais ce dont ils ont vraiment besoin, c’est simplement de présence, sans rien dire, sans rien à résoudre. »

En parallèle, méditer apprend également à relativiser la notion d’ennui. L’ennui est désormais complètement combattu par notre société pour nous pousser à le remplir en consommant, que ce soit par des réseaux sociaux, de la nourriture ou des produits de loisirs. « On voudrait que nos enfants ne s’ennuient jamais. Pourtant, ils ne réclament pas forcément d’être constamment occupés. S’offrir du temps pour soi, c’est agréable aussi. » Dans une monde hyper connecté où notre mental est constamment sollicité, savoir reposer son esprit peut bénéficier à tous, quel que soit l’âge. Par extension, la pression que l’on peut se mettre en tant que parent s’en trouve grandement allégée car on crée plus d’espace et de temps pour chacun.

Au niveau professionnel, cette relation sereine au temps amenée par la méditation contribue également à des journées plus efficaces et vécues sereinement. Pour Marie-Laurence Cattoire, cela se traduit principalement par une meilleure productivité et plus de réactivité : « Je fais beaucoup plus de choses qu’avant. Je travaille plus vite et je vois plus l’essentiel du coup je sais mieux me dégager du temps. Ca libère également ma créativité et ceci plaît aux clients. » Travailler sur l’instant présent est un exercice de tous les jours qui se retranscrit particulièrement bien en réunion. « Plutôt de me dire que je m’ennuie et chercher à m’échapper, et être encore plus déconnectée en conséquence, je fais l’inverse. Si je m’ennuie vraiment, je vais faire un effort supplémentaire pour rester présente, observer les gens, leur disposition, leurs rapports et m’intéresser à ce qui se passe », ajoute-t-elle. Face aux difficultés, la méditation permet finalement d’accroître sa présence plutôt que de fuir et d’appréhender la vie sous un regard plus éclairé.

Par Sophie Vande Kerkhove

Notre spécialiste :
Marie-Laurence Cattoire, entrepreneure et auteure

Nos sources :
« La méditation, c’est malin ! », Marie-Laurence Cattoire, Editions Leduc.s, 2014