Dans le brouhaha de nos existences chahutées et hyperconnectées, écouter notre petite voix intérieure n’est pas toujours chose aisée. Quelques pistes pour réveiller son sixième sens.
1. Prêtez attention aux « signaux faibles »
L’intuition transite par des manifestations fines et fugaces qu’il est important d’apprendre à repérer. Ainsi, lorsque des pensées hors cadre vous traversent, sans lien avec la situation présente ou d’habituelles ruminations intérieures, entraînez-vous à en prendre conscience. De même, quand des suggestions visuelles surgissent sur votre écran mental alors que vous êtes occupé à autre chose, ne les laissez pas filer. Comme au cinéma, faites un arrêt sur images. Soyez également connecté à votre corps en notant les ressentis qui l’animent. Identifiez bien quelles sensations précises surviennent, en quel endroit de votre corps et en quelle occasion. De manière générale, considérez tous ces signaux intérieurs comme une potentielle source d’information intuitive sur vous-mêmes, vos proches, votre environnement, et pas systématiquement comme d’inutiles parasites. Notez leur présence et accueillez-les sans les dénigrer ni chercher à tout prix à les expliquer ou les analyser.
2. Jouez avec votre sixième sens
Comme un muscle qui s’exerce, notre sixième sens s’affine avec l’expérience. Amusez-vous à le solliciter : au cours d’une soirée, devinez le métier de vos interlocuteurs, exercez votre empathie en essayant de ressentir ce que l’autre vit, faites des pronostics « au pif » sur un événement, essayez de savoir qui vous appelle ou vous envoie un texto… Et, pourquoi pas, jouez au mentaliste en envoyant une information par la pensée à un proche, et guettez l’éventuel résultat, qui sait ! Acceptez de vous tromper, avec bienveillance, l’intuition étant, comme l’erreur, humaine. Autorisez-vous de temps en temps à céder à vos impulsions en apparence irraisonnées. Vous avez subitement envie de changer de trajet pour aller au travail ? Faites-le. Un mouvement vous incite à pousser la porte de tel endroit ? Allez-y. Partez pour des promenades en « roue libre » en vous laissant guider uniquement par votre ressenti. Sentez-vous libre de laisser venir ce qui se présente spontanément à vous.
3. Stop à l’hyperconnexion
Envahissants, les écrans nous bombardent de données superflues ou anxiogènes. Ils musellent aussi notre intuition, laquelle se nourrit de disponibilité intérieure. Reprenez en main votre consommation numérique en instaurant des plages de déconnexion : au réveil, instaurez un délai avant de vous connecter, côté courrier électronique, faites une pause le week-end, mettez votre téléphone en mode avion le soir. Limitez vos alertes et notifications, sont-elles vraiment toutes nécessaires ? Remplacez les soirées à surfer sur Internet ou à regarder des séries en rafale par des activités de la vraie vie : concert, restaurant, lecture… De manière générale, soyez plus présents à vos proches. Oubliez votre Smartphone lorsque vous jouez avec votre enfant ou que vous déjeunez avec un ami. N’oubliez pas : la communication d’humain à humain est le canal par lequel nous captons le plus d’informations – notamment subtiles – sur notre environnement.
4. Invitez la pleine conscience
dans votre quotidien Être relié à son intuition suppose d’investir pleinement son espace intérieur dans une forme d’apaisement mental et d’attention sensorielle à « ce qui est ». Cette expérience, que les traditions spirituelles nomment « l’instant présent », s’acquiert grâce à des méthodes de pleine conscience comme la méditation, le yoga ou le qi gong. Elles ont en commun de nous faire renouer avec la lenteur, en reliant corps et esprit. En dehors de cet apprentissage, il est possible de cultiver des petits moments de pleine conscience au quotidien. Le but est de mettre de l’attention là où, habituellement, on n’en met pas. Arrêtez-vous, ne serait-ce que quelques instants, pour vous connecter à vos sens. À table, prenez le temps de véritablement goûter, humer les saveurs. Sous la douche, ressentez l’eau sur votre peau, la température, le rêche de la serviette. Ou encore, dans les transports ou au travail, faites un focus sur votre respiration, en imaginant et ressentant son trajet précis dans votre corps.
5. Connais-toi toi-même
Le sillon de l’intuition ne se trace sereinement que dans un rapport authentique et pacifié à soi-même. Cela suppose d’apprendre à bien se connaître, en osant aborder ses zones d’ombre (peurs, failles, blessures…) tout en cultivant un regard lucide et distancié dessus. Les croyances négatives du type « je suis nul », « je n’y arriverai pas », « on ne m’aime pas » fragilisent en particulier la confiance en soi et font obstacle à l’épanouissement de l’intuition vraie. Elles peuvent nous entraîner sur la voie d’illusions, comme la projection, c’est-à-dire lorsque nous plaquons nos propres désirs, angoisses, attentes sur les autres ou une situation, au nom du sixième sens. On peut aussi appeler à tort intuition une impression liée à un stéréotype, comme le fameux « délit de sale gueule ». Il est primordial, lorsqu’une intuition importante se présente à nous, de toujours la passer au crible du discernement.
Par Isabelle Fontaine, auteure du livre « Développez votre intuition pour prendre de meilleures décisions », Leduc.s éditions